Par Laldaogo Sorgho (Ouagadougou, septembre 2010)
La commune de Tenkodogo est jumelée à celle de Chinon en France. Ce jumelage date de plusieurs décennies. Il aurait été possible grâce à l’intervention du père du roi actuel et de certains autres leaders politiques. C’est un jumelage qui a fait beaucoup de réalisations pour la commune. On peut citer entre autres réalisations la construction de salles de classes pour le lycée municipal devenu lycée communal de nos jours. La gestion de cette coopération s’est vite métamorphosée après la mort du roi.Ainsi, on serait d’abord passé d’une gestion personnalisée par l’élu local Monsieur à une gestion intégrant la commune tout en phagocytant la cour royale.
La situation aurait frustré sa majesté mais elle aurait préféré se taire pour attendre la suite des évènements. Ainsi, en 2006, lors de l’élection municipale, le roi, appartenant au parti au pouvoir, aurait émis le vœu de voir un changement à la tête de la commune. Il n’en fallait pas plus pour que le maire sortant utilise la famille pour se faire élire. Sa majesté se replie sur elle-même alors que la commune a besoin de sa collaboration pour le développement.
Pour ce faire, les autorités communales ont décidé d’associer désormais la cour royale dans la gestion de la commune en demandant au Roi de désigner un représentant pour participer aux sessions du conseil municipal. Ensuite, lors de la venue des représentants de Chinon à Tenkodogo, ces derniers ont été invités à passer saluer sa majesté. Lors de ce passage, sa majesté aurait dit que « voila que les choses commencent à aller dans le bon sens ».
Depuis, le maire et sa majesté auraient commencé à s’appeler. Cela a permis de dissiper certains malentendus et des suspicions qui ont pendant longtemps entaché les rapports entre la chefferie coutumière et le conseil municipal. Cette situation pose aussi la problématique du rôle des autorités coutumière dans la gouvernance locale. Comment les associer sans créer des situation de conflits de compétences mais plutôt instaurer des cadres de cohabitation pacifique, de collaboration dans la conduite des chantiers du développement local ?